L’enfant n’est pas un petit adulte. Les lésions cérébrales chez l’enfant peuvent :
- Faire disparaître un acquis,
- Entraver et / ou retarder des acquisitions
Le traumatisme crânien va entrainer des séquelles à court terme et à long terme
1 - Séquelles à court terme (à moins d’un an du traumatisme crânien)
Des séquelles cognitives
Chez des enfants avec traumatisme crânien on constate souvent : des problèmes de mémoire, lenteur la désorganisation dans l’exécution des tâches, difficultés de langage en particulier le problème pour trouver les mots, difficultés de concentration, manque de flexibilité dans le raisonnement. On va observer des troubles : du quotient intellectuel, du langage, de la mémoire, de l’attention, et des fonctions exécutives.
QI : chez l’adulte baisse du QIV (quotient intellectuel verbal : vocabulaire, compréhension, arithmétique, mémoire des chiffres… ) suite à une lésion gauche, baisse du QIP (Cubes, complètement d’images, labyrinthes, assemblages d’objets…) suite à une lésion droite
Chez l’enfant c’est différent. On assiste à une chute des deux aspects liés à la gravité du TC.
Langage : il n’y a peu d’aphasie signalée mais des troubles dans les autres aspects (lecture, écriture, épellation et calcul). L’un des problèmes souvent signalés concerne la fluence et l’aspect pragmatique du langage : vitesse pour parler, pour trouver les mots.
Attention : on signale très souvent des problèmes attentionnels chez les enfants. Ces problèmes représentent l’un des facteurs les plus importants qui interfèrent avec les apprentissages.
Mémoire : en général, on assiste à des troubles importants de la mémoire en fonction de la gravité du traumatisme crânien.
Il y a de plus en plus d’études sur la mémoire prospective. Il s’agit des choses que l’on doit faire dans un futur proche. Les problèmes dans la mémoire prospective sont très handicapants dans la vie de tous les jours.
Des séquelles comportementales : fonctions exécutives
On constate des problèmes émotionnels : repli sur soi, plainte somatique, anxiété, dépression Des problèmes sociaux dus aux troubles de la pensée et de l’attention. Les enfants avec traumatisme crânien peuvent avoir des problèmes de comportement voire présenter des changements de personnalités qui se manifestent de différentes façons : commentaires ou actions socialement inadaptés, agressivité et accès de colère, apathie, irritabilité, désinhibitions, labilité, manque d’autocontrôle.
2 - Séquelles à long terme (à plus d’un an après traumatisme crânien)
Des séquelles cognitives
QI : l’âge de la lésion est un facteur important. Chez les petits on constate une chute initiale, puis une légère remontée à un an, puis à nouveau une chute importante.
En conséquence, les séquelles ne se manifestent pas tout de suite. Il faut les suivre plus longtemps pour pouvoir les apprécier, alors que chez les plus grands il y a une stabilisation.
QIV : on est toujours en dessous du niveau attendu. Il n’y a pas de grandes différences entre un traumatisme crânien grave et modéré.
QIP : idem mais il existe un des différences en fonction de la gravité du traumatisme crânien. On note qu’il est inférieur à la normale.
Langage : traumatisme crânien grave et modéré sont très inférieurs au niveau attendu : difficultés pour résumer une histoire entendue, se rappeler des choses dans l’ordre et au bon moment, répéter des chiffres ou des mots immédiatement sans autres activités en parallèle
Des séquelles comportementales :
Scolarité : à trois ans de distance du traumatisme crânien 38,5 % des TCG bénéficient d’une éducation spécialisée. À cinq ans de distance, seulement 34 % des enfants se retrouvent en milieu scolaire normal.
3 - Facteurs pronostiques suivant lesquels les séquelles seront plus ou moins importantes :
L’âge au moment du traumatisme crânien :
Plus les enfants sont jeunes au moment du traumatisme crânien plus le devenir est compromis. En fait, toutes les études cliniques concluent au fait que plus l’enfant est jeune au moment de l’atteinte, moins bon est le pronostic si l’atteinte initiale est diffuse ou bien si les lésions concernent des zones stratégiques comme le lobe frontal et ses principales connexions. En effet, les acquis au moment de l’accident sont minimes et les lésions altèrent les capacités d’apprentissage. A l’impact immédiat des lésions vont s’ajouter un effet à retardement par défaut d’apprentissage et l’enfant ne sera pas celui qu’il aurait du devenir. Il ne s’agit pas d’un retard mais d’un décalage.
La gravité du traumatisme crânien :
Les enfants les plus jeunes avec des traumatismes crâniens graves ne présentent pratiquement pas de récupération (par contre, l’âge de survenue du traumatisme crânien n’est pas lié à l’évolution, chez les traumatismes crâniens Modérés ou Légers)
L’état antérieur :
Il est important sur les séquelles cognitives : les performances avant le traumatisme crânien expliquent plus de 50 % de la variante pour la lecture, l’épellation et le calcul après le traumatisme crânien
L’environnement :
La variable qui explique le plus le QIV après le traumatisme crânien et son évolution est le niveau socioprofessionnel des parents (récupération plus importante dès lors que l’enfant est issu d’un milieu social favorisé).
Il est indispensable de faire appel à l'aide d'un avocat ayant une bonne connaissance de cette problématique, afin que l'indemnisation n'intervienne qu'après les 20 ans de l'enfant. C'est le seul moyen d'évaluer au mieux les séquelles et les besoins futurs de l'enfant.
Cela n'empêchera pas de solliciter des provisions tout au long de l'enfance en fonction des besoins actuels.